Chris Beya Atoll
Publié le 11/09/2025 à 04:40 par francerock70

Tags : chris beya atoll
Après un long été caniculaire, il est temps pour moi de vous proposer mon premier article de septembre.
Pour cette rentrée, je vous propose de redécouvrir une légende du rock français.
C’est un musicien d’exception connu mondialement dans le milieu du rock progressif.
Il s’agit de Christian Beya, guitariste du groupe mythique français Atoll.
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Biographie :
Né à Mulhouse, Chris Beya découvre la musique par la guitare classique, mais son goût pour l’expérimentation le pousse rapidement vers l’univers du rock progressif et de la musique électrique. Doué d’une grande créativité, il développe un jeu de guitare où se mêlent virtuosité technique et sens de l’arrangement. Très tôt, il s’ouvre aussi aux techniques de studio et à l’informatique musicale, ce qui lui permettra plus tard d’enseigner et de produire d’autres artistes.
Chris Beya débute sa carrière avec le groupe Divodorum. Richard Aubert, violoniste, intégrera la formation en 1974, le batteur Jean-Pierre Guichard, qui fait également partie de Divodorum, rejoindra Ange en 1975.

La même année, Chris Beya se joint à Atoll, formation française née dans la mouvance du rock progressif européen. Avec son arrivée, le groupe franchit un cap artistique. Son premier enregistrement avec eux, L’Araignée-Mal (1975), est une pierre angulaire du rock progressif français, l’influence de Chris Beya est particulièrement prépondérante, le groupe effectue un virage vers un jazz rock proche de Mahavishnu Orchestra et de King Crimson. « L’Araignée mal » sera déclaré dans la presse spécialisée meilleur album de l’année 1975.
Atoll multiplie ensuite les concerts, en France comme à l’étranger, et se fait remarquer par son passage à l’Olympia.
Les albums Tertio (1977) et Rock Puzzle (1979) confirment la place du groupe dans le paysage progressif aux côtés de formations internationales comme Yes, Genesis ou Ange. Chris Beya s’y impose comme une figure centrale, son jeu de guitare donnant à Atoll une identité à la fois planante et incisive.

Malheureusement pour Atoll, en 1979 le « punk » vient de débarquer et balaie tout sur son passage. Le groupe se sépare en 1981.
Chris Beya continue sa carrière dans un registre plus rock avec le groupe « KO ».
Alors que la scène progressive s’essouffle en Europe au début des années 80, Atoll connaît une véritable renaissance à la fin de la décennie grâce au Japon. En 1989, l’album L’Océan et la tournée qui s’ensuit rencontrent un large succès, culminant avec un CD live enregistré à Tokyo qui atteint la 4ème place des classements japonais. Ce regain d’énergie confirme Chris Beya comme l’âme musicale du projet.

En parallèle de sa carrière avec Atoll, Chris Beya compose pour le cinéma et la danse contemporaine, et collabore avec la Philharmonie de Lorraine. Passionné de transmission, il enseigne à la M.A.I. de Nancy et anime des stages et master classes en France comme à l’étranger. Son approche, fondée sur l’écoute et l’exploration des sons, a marqué plusieurs générations de guitaristes.
Dans les années 2000, Chris Beya relance Atoll autour d’un projet plus conceptuel. En 2003 paraît Illian – J’entends gronder la Terre, un album qui aborde des thématiques écologiques et visionnaires. En 2014, il en livre une version anglaise, I Hear the Earth, pour toucher un public plus large. Ces œuvres témoignent de son engagement pour la planète et d’une volonté d’ancrer le rock progressif dans les préoccupations contemporaines.
En 2018, Atoll retrouve la scène japonaise pour un concert exceptionnel à Tokyo, réunissant Chris Beya, André Balzer (voix), Didier Hoffmann et d’autres musiciens. Ce concert mêle classiques du répertoire (L’Araignée-Mal, Tertio) et extraits de I Hear the Earth, confirmant l’universalité de la musique d’Atoll.
Dernier opus en date (2024), un disque qui porte bien son nom, « Tertio Revisited », sorti pour le marché japonais, une version anglaise modernisée et réactualisée du troisième opus d’Atoll.
Chris Beya est un musicien très occupé qui est toujours « overbooké », il n’a pas une minute à lui.
Heureusement pour nous, Chris a décidé d’accorder un peu de son précieux temps à Francerock70.
Comme c’est un garçon adorable, il a chaleureusement accepté de participer à la traditionnelle interview de Francerock70.
De ce fait, vous allez en apprendre beaucoup plus.
L’entretien se déroulera en deux parties et deux articles. Il fallait bien ça pour illustrer la carrière de Chris Beya…
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Interview
Mister Pat : Salut Chris, Tout d’abord, merci de bien vouloir accorder cette interview à Francerock70 ! Je sais que cet article va intéresser pas mal de gens car Atoll a une place particulière dans l’histoire du rock progressif français.
Chris Beya : C’est avant tout pour moi un voyage musical et humain et c’est avec plaisir si je peux apporter quelques éclaircissements dans le sujet en toute modestie.
MP : Voici ma toute première question. Tu as commencé à jouer de la musique vers quel âge ?
CB : J’ai commencé à jouer de la musique dès l’âge de 9 ans sur une cithare qui m’a été offerte par une voisine, une dame très âgée d’origine polonaise et virtuose de cet instrument (la cithare), puis la guitare à 11 ans.
C’était une guitare acoustique que j’avais faite entièrement moi-même en trois semaines dans l’atelier de mon père durant les grandes vacances. Au final elle était un peu lourde mais sonnait juste. Mon frère Roland, qui avait deux ans de plus, me l’empruntait aussi pour jouer avec ses copains. Ainsi je regardais et reprenais avec plaisir ce qu’il avait facilement acquis auprès de ses copains d’alors.
Notre père bienveillant qui jouait du violon avait été lui aussi inspiré par le jazz de Stephan Grappelli, nous acheta un an plus tard une guitare à chacun. Et il y avait ces réunions de famille où moi-même et mon frère aux guitares, ma sœur Marie-Jo au chant, ma marraine au piano (qui avait une grande culture de la musique classique) et mon père au violon faisions des « bœufs » improbables.
On avait à cette époque un des premiers enregistreurs K7 et avec mon frère, quand on réécoutait les bandes, on reconnaissait unanimement que c’était toujours notre père qui faisait mieux chanter son violon.
Et puis j’ai eu la chance d’avoir eu un excellent prof de guitare classique qui me fit travailler Fernando Sor, Villa-Lobos, J.S. Bach, etc. Mais à son grand désespoir je me suis orienté un peu vite vers la guitare électrique avec son répertoire.
MP : Ton tout premier groupe s’appelait comment ?
CB : Mon premier groupe s’appelait The Wind Cries en 1967 et j’avais 15 ans avec mon frère Roland. Ah ! L’influence certaine de Jimi Hendrix et d’Eric Clapton de Cream aussi.
Nous jouons aussi bien de la basse et de la guitare tous les deux. Et cette basse Hofner, la même que celle de Paul McCartney, nous avait bien inspirés.
Puis il y eut d’autres groupes comme Création, Sortilège avec Marc Ulrich toujours excellent à l’orgue Hammond. Au répertoire il y avait de bonnes reprises du moment et déjà des compositions inspirées. Il y eut beaucoup de prestations et concerts, dont deux en première partie du groupe Ange en 1972 à Strasbourg
.
J’ai effectué aussi des remplacements au sein de groupes allemands, ce qui fut aussi des expériences très enrichissantes.
MP : Tu as fait partie du groupe « Divodorum », c’était quoi votre style musical ?
CB : Divodorum proposait un rock très progressif avec de belles ambiances climatiques, des envolées énergiques agrémentées de textes en français.
On y trouvait des thèmes de type jazz rock et du rock plus british, mais aussi des tensions issues de la musique contemporaine (B. Bartók). J’étais déjà très investi au niveau de la composition musicale.
Le groupe était composé de Jess Bartley (chant), Jean-Pierre Guichard (batterie), Dominique Kamerer (claviers). Philippe Froidefond 1973 Jean-Pierre Klares (basse) 1974 Richard Aubert (violon) 1974 et de moi-même aux guitares.
En 1974, Divodorum fut finaliste du tremplin au Golf Drouot.
Nous faisions des concerts et participions à divers festivals dans toute la France.

MP : Comment s’est passé ton intégration dans Atoll, car il faut rappeler que tu apparais parmi les membres du groupe à partir du deuxième album « L’araignée-mal » ?
CB : durant l’année 1974, je fus déjà contacté par les membres du groupe Atoll avec qui j’entretenais des liens cordiaux et une réelle complicité musicale. Ils me proposèrent d’intégrer le groupe ATOLL pour remplacer le guitariste Luc Serra.
C’était tentant car le groupe avait un très bon potentiel musical avec un excellent batteur (Alain Gozzo), un bassiste efficace et sympa (Jean-Luc Thillot), un claviériste rigoureux (Michel Taillet) et enfin un chanteur allumé à souhait (André Balzer).
Mais ce n’était pas encore l’heure, Divodorum avait aussi des projets et des dates à honorer.
Et ce fut tout au début de l’année 1975 que je fus sollicité une deuxième fois par le groupe ATOLL qui avait maintenant deux claviéristes (Michel Taillet et Bruno Gehin) et cette fois avec des objectifs différents, c’est-à-dire la réalisation et l’enregistrement d’un nouvel album ambitieux dans l’un des meilleurs studios à Paris.
C’était le studio Gang avec Jean-Pierre Janiaud et Jehol Van Bay comme ingénieurs du son (Michel Berger, France Gall, Jean-Michel Jarre, Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday…)
J’ai bien sûr accepté cette proposition, Jean-Pierre Guichard le batteur de Divodorum venait aussi d’intégrer le groupe Ange peu de temps avant. Trois jours plus tard, après avoir acquis tout le répertoire d’ATOLL et revisité les parties de guitare, nous étions déjà en scène lors d’un concert dans une ambiance exaltée et augurant une suite prometteuse.
Puis nous avons travaillé pendant plusieurs mois sur le prochain album avec des périodes de répétitions intenses alternées de concerts et de festivals. Lors des concerts à cette époque, nous avions souvent Bernard Lavilliers, un artiste de grand talent, en première partie car nous avions le même manager (Michel Martig).
Je me souviens particulièrement d’un festival marquant à Sierck-les-Bains où il y avait au programme : Mahjun, Bernard Lavilliers, Atoll, Gong et Magma… Magnifique !!!
MP : Comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album ?
CB : Une semaine avant d’entrer au studio Gang, je proposais de réintégrer le violoniste Richard Aubert au sein du groupe Atoll car j’avais gardé de bons contacts avec lui et je partageais la même passion musicalement (Chick Corea, Mahavishnu Orchestra, King Crimson, etc.). Aussi je fus heureux de sa réintégration.
Nous avons répété et retravaillé sur les thèmes de certains morceaux pendant une semaine avec le violoniste et les trois derniers jours aussi avec Jacques Chabiron qui était coauteur dans l’album L’Araignée mal, directeur artistique et producteur exécutif délégué de la maison de disque (Eurodisc).
Quand nous sommes arrivés au studio Gang, nous étions très excités et impatients.
L’ingénieur nous demanda d’enregistrer le maximum en version live, c’est-à-dire avec un minimum de re-recording. C’est ce qu’on a fait dans cet album.
Le premier morceau qu’on a enregistré, c’était « Cazotte » (jazz rock), avec la présence en face des 4 meilleurs requins de studio du moment, grosse pression mais le son dans les casques était terriblement bon, après deux prises on a tiré au sort pour choisir.
Pour le « Photographe exorciste », un magnum de beaujolais contribua à mettre le feu au décor. « L’Araignée mal », un morceau de 21 minutes, fut enregistré pratiquement live en 4 prises séparées. Le chant et quelques parties de synthé Moog ont été ajoutées après. Le « voleur d’extase » fut enregistré live en une prise solo, y compris hormis le chant.
Il y avait une bonne ambiance décontractée au studio et bien dans le feeling du moment.
MP : Vous avez été encensé par la presse rock de l’époque (Best, etc.) et c’était mérité. Parmi les nombreux concerts que vous avez donnés dans les années 70, quel est ton meilleur souvenir ?
CB : Effectivement l’album a été encensé par la presse de l’époque, avec entre autres Hervé Piccard qui était un journaliste de « Best », spécialiste du prog.
Il avait très bien analysé notre musique et nous suivait de près en ayant aussi assisté à des concerts majeurs d’ATOLL, notamment à Calais en 1978 avec aussi la présence du très regretté violoniste Didier Lockwood lors d’une joute magistrale de violon et de guitare (Chris) en fin de concert. Moment magnifiquement commenté dans le magazine Best, nᵒ 118, mai 78.
« L’Araignée-mal » fut déclaré meilleur album de l’année 1975, et classé parmi les dix premiers albums dans les charts internationaux.
Durant 1978-1979, nous avons joué deux fois à l’Olympia, la deuxième fois toujours avec la présence et la complicité de Didier Lockwood au violon, mais aussi celle de Frank Seguin qui était aussi notre manager et assurait bien au son. Nous étions tous très à l’aise sur scène et là je jouais sur une guitare SG standard de luxe Gibson. Ce fut un excellent concert.
Je me rappelle également du concert au théâtre d’Annecy, concert à Cherbourg où il a fallu jouer deux fois de suite car il y avait trop de monde. Et aussi le concert mémorable d’Atoll à la fête de l’Humanité avant Genesis…
MP : Je pense que vous avez eu des galères également, tu as une anecdote à nous raconter à ce sujet ?
CB : Des galères, il y en a eu bien sûr. Fin 1975, un commanditaire belge nous avait proposé une tournée en Belgique d’une dizaine de dates et selon lui tout était réglé, affiches, salles, etc. La première date était à Charleroi.
On a pris la route, camion et lightshow loués à nos frais. Neige et pluie tout au long du trajet, pas d’affiches visibles et arrivé sur place, le régisseur de la salle, surpris, nous informa qu’il n’était au courant de rien, bref tout était bidon… On a appris que ce commanditaire mégalo avait fait la même chose à d’autres groupes.
On a été plus prudent après. (rires)
MP : L’album suivant « Tertio » a eu un grand succès également, il y a eu une évolution avec ce disque, je pense qu’il était plus accessible au grand public. Vous avez mis deux ans pour le sortir, c’était délibéré de votre part ?
CB : Pour la période Tertio, je dois mentionner la présence de Didier Hoffmann qui avait brillamment remplacé Alain Gozzo durant l’année 1976 pour des raisons familiales (pas musicales). Celui-ci réintégra le groupe avec bonheur à l’issue d’un concert d’ATOLL à Nancy. Le line-up du groupe avait changé, un claviériste en moins et, un peu à regret, plus de violoniste. De ce fait il avait fallu réadapter la sonorité du groupe avec aussi des arrangements plus efficaces et un chant plus intelligible. Nous répétions régulièrement et je prenais un grand plaisir à apporter des thèmes et arrangements originaux souvent retravaillés avec Jean-Luc.
En studio (Gang), nous avons enregistré « Tertio » de manière traditionnelle en présence de Jacques Chabiron et de Tonio Rubio, qui était un directeur artistique, super musicien très exigeant, mais toujours de bon conseil.
Il y a eu des perles, notamment pour moi dans cet album, la partie très technique de « Tunnel part 1 » avec un son très clean à la « Steve Howe » enregistrée en une prise, le solo final « Des dieux mêmes » qui était en fait une prise témoin pour l’enregistrement de la rythmique du morceau. Tonio me dit alors : « Tu l’écoutes et sur scène tu le joues pareil et tu ne changes rien. Il n’avait pas tort. C’est ce que je fis.
Ce fut l’album le plus populaire du groupe, avec Tunnel part 1 et part 2 qui sont considérées comme une des références du prog français.

MP : « Rock Puzzle », dernier album de la période 70 reste également bien reçu dans la presse spécialisée, c’est vrai qu’il est moins progressif, plus rock. Il fallait évoluer pour ne pas sombrer car le progressif était devenu ringard. Qu’est-ce que tu penses de cette période ?
CB : « Rock Puzzle » est le dernier album de la période 70, bien produit avec l’adjonction de cordes et de cuivres, il est bien reçu dans la presse. Effectivement moins progressif à mon avis aussi, mais peut-être plus accessible pour un public plus large selon les directives et objectifs de la maison de disque qui suivait la tendance du moment avec des morceaux plus courts et plus variés et des albums moins conceptuels.
Ce fut pareil pour les groupes anglais comme Yes ou Genesis… Avec Phil Collins, c’était plutôt des bonnes chansons… mais des chansons.
Mais on a pu quand même réaliser de belles choses sur cet album comme « Puzzle », « L’âge d’or », « Eau » ou « Kaelka » avec la contribution talentueuse de Romain Didier pour la direction des cordes et sections de cuivre.
« Smarto Kitchy » en version anglaise mixée à New York fut choisi aux États-Unis comme indicatif d’une importante chaine de TV pendant deux ans.
MP : Atoll split en 1981, quelles en sont les raisons ?
CB : La séparation du groupe en 81 a sans doute plusieurs raisons, tout d’abord une forme de lassitude après presque une dizaine d’années d’existence du groupe et peut-être l’envie de voler de ses propres ailes pour certains, dommage…
Après un concert mitigé au Bataclan, André quitte le groupe et Jean-Luc se retire peu de temps après pour des raisons personnelles.
On avait encore une date à honorer ensemble, le festival de Vierzon avec au programme Atoll, Caravan, John McLaughlin et Al Jarreau.
Et là on savait que c’était le dernier. On fit alors un concert énorme avec 3 ou 4 rappels. Un des musiciens du groupe Caravan qui s’était mis derrière la scène pour encore mieux suivre ce qui se passait me demanda : « Mais il y a beaucoup de groupes comme ça en France. » Je répondis (un peu énervé) : « Oh ! », « plein ! ».
En fait, comme ça, il n’y en avait qu’un.
Didier Lozano remplaça Jean-Luc à la basse, et l’on recommença à travailler sur de nouveaux titres. On auditionna plusieurs chanteurs sans trouver celui qui pourrait prendre le relais d’André.
MP : On a dû te poser cette question un nombre incalculable de fois : comment s’est fait votre rencontre avec John Wetton (King Crimson), pourquoi cela n’a-t-il finalement pas fonctionné ?
CB : Le contact avec John Wetton s’est fait lors d’une rencontre d’Alain Gozzo à l’issue d’un concert de UK, je crois. John Wetton proposa ses services au chant et un peu plus tard à la basse (Atoll étant classé 4ème dans les charts internationaux au Japon).
Cela semblait vraiment prometteur, mais John avait été sollicité aussi pour un nouveau supergroupe (Asia avec Steve Howe (Yes), Carl Palmer (Emerson, Lake & Palmer) et Geoff Downes (The Buggles) à l’initiative de John Kalodner, directeur du label Geffen. Donc très peu de chances pour Atoll.
J’en avais eu vent par deux journalistes. La suite a confirmé la chose.
MP : Pendant toute la période des seventies, on vous a souvent mis en concurrence avec Ange qui évoluait également dans la sphère progressive française. D’après toi, quelles étaient vos différences ?
CB : pour nous il n’y avait pas de concurrence car on était en fait sur deux registres différents, l’un (Ange) très théâtral par la présence et les textes de Christian Decamps accompagnés aussi par des climats appropriés, l’autre (Atoll) plus technique et dense tel un feu d’artifice musical où les voix se fondaient à merveille.
MP : Vous aviez de bonnes relations avec la bande à Christian Décamps ?
CB : nous avions de bonnes relations et aussi du respect pour le groupe Ange, j’avais eu l’occasion personnellement de rencontrer les membres du groupe à Belfort et apprécié le charisme de Christian Décamps.
J’avais aussi un lien tout particulier avec Jean-Pierre Guichard, le batteur d’Ange, avec qui j’avais joué dans Divodorum de 1973 à 1974.
Encore récemment en 2010, je fus convié à participer comme musicien invité à un concert d’Ange dans l’est de la France. Je retrouvais mon ami le guitariste Hassan Hajdi et on s’en donna à cœur joie car nous avions été tous deux professeurs de guitare au CMCN de 1990 à 1995 (puis plus tard MAI), 1ère école et centre de formation musicale européenne.
MP : Qu’est-ce que tu as fait de 1981 à 1987 ? Tu reformes le groupe en 1987.
CB : À partir de 1981, je m’oriente vers un style beaucoup plus rock (guitare Les Paul Standard Gibson, des amplis Marshall 3 corps puis Mesa Boogie) avec le groupe KO, formule deux guitares, basse, batterie.
Le groupe : Chris Beya (guitare), Christian Hoff (guitare), Patrick Marcel (batterie), Lionnel Trum puis Jean-Pierre Klares et au chant successivement Ghislaine Brachhammer, Mike Ravonison, Mike Matuszewski.
J’avais fait la rencontre de Christian Hoff qui avait joué dans Synopsis (group prog). C’était un type formidable et d’une grande gentillesse qui partageait avec moi la même passion de la guitare.
On a fait des concerts, du studio à Paris, et quelques passages télé.
En 1983, enregistrement d’un album plus soft avec des claviers et avec un chanteur très talentueux, André Teitscheid en anglais. (Il fut finaliste du concours de Taratata plus tard.)
Alternativement, je travaillais avec l’orchestre philharmonique de Lorraine comme musicien intervenant à la guitare (classique et électrique) et surtout aussi à la mise à jour des partitions (coups d’archets, coupures…), cela en accord avec les solistes et chefs d’orchestre.
C’était très, très enrichissant musicalement. On me proposa même le poste de musicologue pour l’orchestre à plein temps. Je déclinais cette offre le plus diplomatiquement possible car mes objectifs étaient bien ailleurs.
En 1985, je fus contacté par Alain Gozzo pour prendre part aux démonstrations pour la marque Ibanez.

De 1985 à 1986 Prestations au salon de la musique, tournées de démo en compagnie d’Alain Gozzo, Jean-Luc Thillot et Alain Vanzela. Au répertoire Jeff Beck, Stanley Clarke, Uzeb, Chick Corea, Dave Brubeck… un répertoire techniquement intéressant.
En 1987, je me décide de remonter un groupe et ce sera avec Raoul Leininger au chant et Pascal Meyer à la batterie, d’abord sous le nom New Atoll pour marquer une différence puis Atoll à la demande des Japonais en 1988 avec bien d’autres objectifs.
MP : L’album suivant d’Atoll « L’océan » sort sur un label japonais, tu as toujours eu des contacts avec les Japonais ?
CB : En 1989, l’album L’Océan sort au Japon et il est produit par King Records, excepté deux titres par Michel Motard, régisseur du groupe, ce qui occasionna la réédition en CD de tout le catalogue d’Atoll au Japon, une tournée, un album live in Tokyo, une compilation avec des groupes japonais et une vidéo live…
Il est sorti en 1990 en France sur le label Flarenash, Carrère Distribution en CD, LP vinyle, 45t et cassette !!
On a toujours de bons contacts avec les Japonais : concert d’Atoll à Tokyo et dernièrement sortie de Tertio Revisited.
MP : Tu participes ensuite au disque de Johnny Fuzzy Kruz & The Mind Explosion en 1990 (nota : nous l’avons chroniqué sur le blog ici), tu peux nous en dire un peu plus ?
CB : Avec Denis Meyer, on a eu l’envie de réunir un certain nombre de musiciens notoires de la région et de faire un enregistrement en trois jours, mix compris. Gros challenge !!!
Ça s’est vraiment bien passé avec de belles complicités guitaristiques avec moi, Serge Mayer, Fabrice Caritey, Jean-Pascal Boffo.
À la basse : Jean-Pierre Klares, Carlos Pavicich, Olivier Bauer
Au clavier : Nathalie Geschir
Au chant : Raoul Leininger, Roland Beya (mon frère All Along the Watchtower).
Et à la batterie : Gilles Bonnabaud.
Pour les morceaux, j’avais proposé des thèmes et des riffs qui ont été réarrangés ensemble très rapidement, excepté « Guitare Fantasia » et « Night Parade » plus élaborés qui étaient des compositions personnelles et qui ont été enregistrées avec brio en compagnie de Fabrice et Olivier.
Une belle parenthèse musicale.
MP : Après un nouvel album d’Atoll en 2003, « Illian – J’entends gronder la terre », tu fondes « Chris Beya Atoll » en 2004. Tu tournes depuis sous ce nom. Pourquoi ne pas avoir conservé Atoll tout simplement ?
CB : je me suis beaucoup impliqué au niveau de la composition et production dans cet album conceptuel en collaboration avec Raoul Leininger pour les textes et le chant. Étant le seul représentant du groupe Atoll d’origine, cette appellation me semblait mieux convenir. Un petit regret avec la mastérisation de ce CD qui est un peu trop soft à mon goût.
MP : Un nouveau disque « Illian I hear the earth » est édité en 2014 sous le nom de Chris Beya Atoll, il est vraiment bon et j’invite les lecteurs à aller l’écouter sur les plateformes de streaming où il est disponible. C’est une version revisitée du précédent en langue anglaise, pourquoi cette démarche ?
CB : « Illian I Hear the Earth » sort en 2014 sous le nom de Chris Beya Atoll. Il est entièrement remixé et certaines parties sont réenregistrées avec un son beaucoup plus rock et dynamique. Le chant très expressif en anglais de Mike contribue aussi à l’homogénéité de l’album.
À noter aussi la présence d’André Teitscheid sur le dernier titre, « I’m Calling ».
MP : La défense de l’environnement est pour toi un thème qui revient régulièrement dans tes disques. Moi aussi je suis bien conscient que la planète est en sursis, mais on a l’impression de se heurter à des murs. D’après toi, qu’est-ce qu’il faudrait faire ?
CB : Faire de la musique c’est magnifique et magique, mais si l’on peut faire passer un message en même temps, c’est encore mieux.
J’ai eu l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Hubert Reeves l’astrophysicien et Jean-Marie Pelt le biologiste, écologiste… Pourquoi ne sont-ils pas plus écoutés ? Ils ne sont plus là mais leurs ouvrages demeurent.
L’homme fait un déni de la situation en regardant toujours à court terme. Il sait pourtant ce qui s’est passé sur l’ile de Pâques.
Et l’histoire se répète…

MP : Ton tout dernier album sorti en 2024 s’appelle « Tertio Revisited », c’est une version anglaise, malheureusement il n’est disponible qu’au Japon, tu as prévu une sortie française ?
CB : TERTIO Revisited est sorti au Japon en 2024 à l’initiative du label Marquee (Belle) et c’est une version anglaise entièrement revisitée. Il est aussi disponible aux États-Unis chez Syn-phonic Music et dans très peu de temps en France.
Dans cet album on retrouve tous les membres actuels de Chris Beya Atoll :
Chris Beya (guitare), Didier Hoffmann (batterie), Jo Coimbra (basse), Stève Aptel (claviers) et Laurent Fabisz, un excellent chanteur qui a intégré le groupe début 2022 après le départ de Michael Kadi, parti malheureusement avec le covid en 2021.
« Tertio » à l’origine était un magnifique album qui a eu un beau succès et a marqué le prog français, mais il méritait aussi une nouvelle lecture avec un son plus dynamique et réactualisé pour cette version anglaise. On a travaillé pendant un an et demi sur cet album et après écoute nos amis japonais nous ont immédiatement proposé de le sortir.
…/…
fin de la première partie de l’interview
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Pour illustrer les articles, Chris a accepté de composer deux compilations contenant ses morceaux préférés de sa discographie.
En ce qui concerne la première compile, vous allez retrouver des titres d’Atoll des années 70 et des titres de Chris Beya Atoll plus récents.


Je ne reviendrai pas sur les titres d’Atoll qui sont bien entendu des classiques du rock progressif français, mais je vais m’attarder un peu plus sur les titres de l’album Tertio Revisited qui est sorti uniquement au Japon et aux USA.
À l’écoute des titres de « Tertio revisited », on voit immédiatement la différence, le son est plus clair, plus puissant. L’album a été entièrement réenregistré, en anglais, le chant de Laurent Fabisz (nouveau chanteur) s’adaptant parfaitement à cette nouvelle version.
Un de mes morceaux favoris de l’album Tertio est « Le Cerf-volant », la version anglaise « The Kite » apporte une nouvelle touche « aor prog » qui n’est pas pour me déplaire. Je suis souvent favorable à une relecture moderne des œuvres des années 70, je trouve que grâce à la technologie actuelle les anciens titres sont magnifiés.
Ce qui est le cas avec « Tertio Revisited » car tout en restant fidèle à la version originale, les guitares de Chris Beya y respirent davantage grâce à un mixage brillant qui met en valeur leur finesse. Une belle remasterisation qui a le mérite de remettre en lumière un des meilleurs albums d’Atoll.
Avec ses nouveaux titres, Chris Beya ne se contente pas de rendre hommage à son passé : il construit un pont entre mémoire et avenir.
Chris Beya nous prouve que lle groupe Chris Beya Atoll 2025 a actuellement toujours sa place dans le haut de la constellation progressive.
Selon les dernières infos que m’a données Chris, « Tertio Revisited » devrait sortir très prochainement en France, je vous tiendrais au courant et vous donnerais les informations si vous désirez acheter l’album.
Voici une vidéo d’Atoll de 1989 que m’a envoyée Chris
Titre en écoute : « The Kite ».
Mp3, Photos, Vidéo : Chris Beya
Article et Art : Mister Pat
Chris Beya Atoll (2ème partie)
Publié le 16/09/2025 à 06:58 par francerock70
Tags : chris beya atoll

Retour avec Chris Beya pour la deuxième partie de son interview.
Si vous suivez Chris, je peux vous dire qu’il va être impossible de passer à côté de Chris Beya dans les mois qui viennent.
Chris, toujours débordant d’énergie créative, multiplie les projets.
Il enregistre actuellement un nouvel album Chris Beya Atoll, intitulé « Tyrants » (sujet d’actualité), dans la même veine que « I hear the earth », les deux tiers étant déjà réalisés.

Il a en projet un concert avec l’Orchestre symphonique de Lorraine avec des musiciens invités.
Des concerts avec Chris Beya Atoll et aussi des concerts exceptionnels d’Atoll avec la présence d’André Balzer.
Un album instrumental Chris Beya autour de la guitare devrait également voir le jour .
Il vient de sortir l’album Pat Stotz & Chris Beya « It’s time ». Le disque est en vente chez Musea, c’est ICI.
Vous pouvez l’écouter également sur les plateformes de streaming.
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L’Interview Partie 2 :
Mister Pat : Chris C’est le moment de passer maintenant à des questions plus personnelles. En premier lieu, quel style de musique écoutais-tu dans ta chambre quand tu étais ado ? Tu écoutais la radio ?
Chris Beya : J’écoutais beaucoup de rock anglais pour l’énergie qui s’en dégageait, de la musique classique pour sa richesse harmonique, du jazz aussi avec des musiciens exceptionnels.
MP : Le premier disque que tu as acheté, c’était quoi ? Ne te défausse pas, donne-nous la vraie réponse ! (même si c’est vraiment honteux)
CB : Il faut vraiment que je cherche car (avec mon frère Roland) on nous amenait beaucoup de disques à la maison et il y avait beaucoup de nazeries à l’époque (1966) mais il y avait surtout ce 33 de BB King qu’on passait et repassait sur un tourne-disque laborieux. Et là, ce gars nous a vraiment donné l’envie de faire sonner et parler nos guitares.
Bon, plus tard (beaucoup), j’ai quand même acheté un disque de Jean-Luc Ponty (Enigmatique océan avec Alan Holdsworth et Daryl Stuermer).

MP : Tu t’isoles sur une ile déserte, grâce aux panneaux solaires, il y a de l’électricité. Quels sont les trois albums que tu emmènerais avec toi obligatoirement ?
CB : Choix difficile :
1 Jimi Hendrix Electric Ladyland 1968 c’est un ovni musical qui a déclenché tellement de choses.
2 John Dowland Complete Lute Works, vol. 5, pour moi magique et intemporel.
3 Deep Purple : Live in Japan 1972, toute l’énergie du rock est là.
MP : A contrario, quels sont les disques que tu détestes le plus ?
CB : Là il y en a un max, et des fois j’ai rencontré des gars vraiment sympas mais qui faisaient des trucs horribles et que je déteste, alors je préfère ne rien dire.
MP : Tu es plutôt Yes ou King Crimson ?
CB : C’est deux groupes anglais que j’apprécie particulièrement, l’un pour la forme, l’autre pour le fond.
Yes, riche en dentelle musicale avec un rock anglais précis et magnifiquement ciselé (influence classique, baroque).
King Crimson, avec des ambiances toutes en tensions subtiles ou brutales aux formes plus contemporaines (jazz, rock, influence Béla Bartók).
J’ai eu l’occasion de rencontrer Steve Howe (très cool) au studio Marcadet en 1980 à Paris et Robert Fripp après un concert de Discipline. Ils sont vraiment à l’image de leurs propres musiques.
MP : J’ai beaucoup aimé les premiers disques de Tai Phong, le groupe de J.J. Goldman. Qu’est-ce que tu en penses ?
CB : Tai Phong était un groupe intéressant où il y avait de très belles parties mélodiques avec notamment Jean-Jacques Goldman remarquable au chant.
On s’était rencontrés au studio Gang où nous enregistrions nos albums réciproques. C’était une personne d’un abord facile mais déterminée en production avec toujours la bonne analyse artistique.
MP : Qu’est-ce que tu écoutes actuellement ?
CB : Je suis toujours aussi curieux et j’aime bien suivre des guitaristes comme Guthrie Govan, Steve Vai, Greg Howe, Jo Satriani…
MP : Pour la guitare, ton instrument de prédilection, tu préfères utiliser quelle marque ?
CB : Alors là c’est compliqué, j’utilise aussi bien diverses Fender Stratocaster toutes customisées que des guitares Gibson Les Paul Custom ou 335 dot et Ibanez 540S. Mais il y a surtout ma Charvel en koa massif qui me suit depuis les années 1990 avec les micros Seymour Duncan SH6 manche et bridge, un vibrato Floyd Rose original. Elle a été bonifiée par un vernis maison dont la recette reste un secret.
En acoustique : une guitare Godin Multiac cordes nylon, une guitare Taylor 814 et une guitare classique Estève GR9.
Pour les amplis, des Mesa Boogie : Mark 5, Dual Rectifier, Triaxis… avec divers pédaliers.

MP : En ce qui concerne la cuisine, quel est ton plat préféré, tu aimes la cuisine japonaise ? (rires)
CB : J’aime bien notre bonne cuisine française et même les bonnes choucroutes (Alsacien d’origine). Pour la cuisine japonaise, il n’y a pas de sushis… avec des fois des surprises culinaires déroutantes comme à Sapporo en 1989 avec les fameuses galettes à la morue séchée. Gilles le batteur de l’époque s’en souvient encore (rires).
MP : Quelle est ta boisson favorite ?
CB : L’eau bien sûr, ou bien un bon vin de Bordeaux (grand cru) mais sans exagérer.
MP : Maintenant parlons cinéma, tu aimes quel genre de films, quels sont les films que tu pourrais regarder en boucle ?
CB : J’apprécie les films d’aventures avec du dépaysement ou d’époque comme Danse avec les loups, Le dernier des Mohicans, Braveheart, Kingdom of Heaven et les films de fiction genre The Thing, Prédator…
MP : Question littérature, tu es plutôt BD ou livre de poche, qu’est-ce que tu lis ?
CB : J’ai lu récemment un magnifique roman, Âmes brisées d’Akira Mizubayashi, l’histoire d’un violon qui reprend vie.
J’ai lu d’abord beaucoup les auteurs classiques, Victor Hugo, Honoré de Balzac, André Malraux, Jean-Paul Sartre, Franz Kafka, Fiodor Dostoïevski puis des auteurs comme Stephen King ou Isaac Asimov.
Justement, j’avais appris de lors d’une visite au studio chez moi de Steve Forward, ingénieur du son (Paul McCartney, Prince…), qui avait bien connu Jimi Hendrix en Angleterre, que le guitariste lisait aussi beaucoup Isaac Asimov.
MP : En dehors de la musique, quels sont tes hobbies, tes activités préférées ?
CB : Eh bien je lis toujours autant, je fais du sport assez régulièrement et je fais de temps en temps de la lutherie en modifiant des guitares et, modestement, de la restauration de violons pour leur donner une seconde vie.
MP : Tu t’intéresses à l’actualité, qu’est-ce que tu penses du monde actuel ? L’avenir te fait peur ?
CB : Je suis de près l’actualité et j’observe avec effroi que l’homme sur l’échiquier de la planète se comporte souvent comme un prédateur sans éthique avide de pouvoir. Je constate que dans les années 70 on était beaucoup moins individualiste et plus idéaliste, un peu naïf sans doute, peut-être, dommage ?
MP : Si tu avais le pouvoir de tout recommencer, tu ferais la même chose ?
CB : Exactement la même chose car c’était trop bien.
MP : Une question un peu saugrenue mais il m’arrive d’y penser en ce qui me concerne. Quel morceau de musique aimerais-tu que l’on diffuse le jour de ton enterrement ? (rires)
CB : The Mirror of Your Eyes, part. 2 (c’est un morceau dédié à une personne en filigrane) dans l’album I Hear the Earth.
MP : Quelle est la question que tu aurais aimé que je te pose et que j’ai complètement zappée ?
CB : Quelle année le Bordeau grand cru ? (rires)
MP : Enfin, ma toute dernière question : que penses-tu de l’emploi de l’intelligence artificielle dans la musique ? Je te pose cette question parce que c’est un sujet sensible actuellement.
CB : Je suis partagé sur le sujet. Je pense que ça peut être une aide pour les musiciens quand l’IA est utilisée dans certains contextes. Mais il ne faut pas en abuser. Il ne faut pas que l’IA se substitue aux musiciens car cela serait la mort de la créativité et de l’art.
MP : Merci Chris pour avoir partagé ces précieux instants avec moi. C’était un vrai plaisir.
CB : Au fil des questions et du temps, pour moi aussi, merci. Pat
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Terminons cet article avec l’album Chris Beya – volume 2.
Cette fois-ci, Chris nous propose une compile de titres inédits composée en majorité de reprises.

Il est toujours délicat de s’attaquer à des monuments comme Purple Haze ou The Wind Cries Mary de Jimi Hendrix, ou encore à l’intemporel Still Got the Blues de Gary Moore. Mais Chris ne se contente pas de reprendre ces classiques : il les réinterprète avec respect et personnalité.
La guitare garde cette intensité brûlante propre aux originaux, tout en y insufflant une sensibilité personnelle. On retrouve dans ses phrasés la virtuosité technique, mais également une élégance qui fait la différence.

La compile prend une dimension supplémentaire grâce aux deux instrumentaux inédits (Pyramide et Box) qui s’inscrivent dans une veine rock progressif assumée.
Au final, cette seconde compile est une belle déclaration d’amour au rock, à la guitare et à la liberté musicale. Une œuvre qui séduira autant les amateurs de grands standards que les curieux en quête de nouvelles explorations sonores.
Chris vous propose cette vidéo d’ Atoll de 2018 avec André Balzer au chant.
En écoute : Pyramide
Un très grand merci à Chris Beya pour les MP3, les photos et tout le reste.

Article et art : Mister Pat
