Music in belgium :

23 décembre 2003 par Peter Hackett

« Illian  » est un album conceptuel ambitieux qui nous conte les aventures d’un voyageur venu d’un univers aux confins du Temps et de l’Espace. Cet observateur va progressivement porter un regard lucide d’abord, puis désabusé, sur notre planète et surtout sur les hommes qui l’habitent … La musique est loin d’être désagréable à écouter. C’est un rock progressif assez classique dominé par le savoir-faire au-dessus de la moyenne du guitariste claviériste Christian Beya (sur  » Le miroir de tes yeux #1 et #2  » notamment, le piano fait merveille) et la voix agréable de Raoul Leininger. Comme il s’agit d’un  » concept aibum « , il serait vain d’analyser tous les titres, qui forment un tout relativement cohérent. Si vous aimez Yes, ceci est pour vous.

La musique de Beya est un savoureux mélange difficile à qualifier. C’est rock, avec un coté progressif plutôt puissant et parfois des touches de folk celte ou des sonorités orientales, mais toujours interprété avec intelligence et maestria. Beya est réellement un musicien de tout premier plan et son art guitaristique va de la finesse avec une guitare acoustique dans une balade telle que « Comme lui », à la force brute avec une guitare électrique pour des intros fortes comme dans « La route est ailleurs ». Ce deuxième titre d’ailleurs est une petite merveille. Après une introduction quasiment métal (guitare saturée et rythmique très en avant), on plonge dans une ambiance plus symphonique, piano sur fond de guitare au son rond et envoûtant comme dans les meilleurs moments d’Ommadawn. Le chant est principalement tenu par Raoul Leininger dont la voix à une tonalité étrange, ni homme ni femme, plutôt enfantine, mais, au bout du compte, cela semble coller au héros extra-terrestre. Par moment, une voix féminine, celle de Caroline Crozat (Ange), vient apporter son concours ou faire le contrepoint de celle de Raoul. L’ensemble vocal qui m’avait gêné dans un premier temps, passe en fin de compte très bien. Les 14 titres sont plutôt courts, inférieurs à cinq minutes pour 10 d’entre eux, et se succèdent en alternant des styles très éloignés, du puissant à la ballade.

Illian est, au bout du compte, un disque attachant qui pourrait ramener Atoll sur le devant de la scène progressive française et qui mérite qu’on lui prête plus qu’une oreille distraite.

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