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Rééddition vinyle d'Atoll 2e opus

RL                                                                                                                                                                                                                  Dimanche 26 avril 2015

Atoll reprend contact 

Atoll, le groupe messin, a connu ses heures de gloires dans les années 1970-1980, en France et à l‘étranger, et notamment au Japon. Aujourd‘hui, il réédite ses albums en vinyles collector

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De gauche à droite, Chris Beya, Alain Gozzo, Jean-Luc Thillot présentent le nouveau vinyle d’Atoll. Une réédition de l’Araignée-Mal. Photo Marc Wirtz

Atoll, le groupe phare des années 1970, originaire de Metz, annonce une réédition de son deuxième album, l’Araignée-Mal. Rencontre avec trois de ses membres d’origine.


Pourquoi sortir une nouvelle version de cet album aujourd’hui ?

Alain Gozzo : « Le vinyle fait l’objet d’un nouvel engouement. On nous a proposé de rééditer notre premier album, il y a six mois déjà, en un millier d’exemplaires. Tous ont rapidement été vendus et d’autres exemplaires doivent être repressés prochainement. Nous sortons donc actuellement le deuxième opus. L’Araignée-Mal était un album très original. On y trouve sur une face un seul morceau conçu comme un opéra, en plusieurs actes, du plus romantique au plus torturé… »
Chris Beya : « D’un point de vue musical, le vinyle offre une chaleur qui n’existe pas sur les CD. Et encore moins sur les MP3. »
L’idée d’une reformation complète du groupe, n’est pas à l’ordre du jour…


Jean-Luc Thillot : « Pour l’instant non, mais on ne s’interdit rien. Pour une occasion exceptionnelle, pourquoi pas ? »


Chris Beya :  « Parfois, l'un des membres du groupe s’entoure de musiciens pour rejouer des morceaux (d’ATOLL). Mais il s’agit la bien d’un « tribute » pas d’une reformation du groupe et pas Atoll. Par ailleurs, dans certains cas on annonce le nom du musicien suivi du nom du groupe (initiale) : Chris Beya Atoll par exemple, cela pour jouer de nouvelles compositions et éventuellement des reprises historiques du groupe. (reprécisions de Chris)
C’est ainsi que, dernièrement il a été entendu qu’André Balzer donnait un spectacle au Japon. Du coup, on nous demandait si on allait partir là-bas. Mais pas du tout ! (rires) »

Alain Gozzo : « Pour ma part, je suis méfiant avec l’idée de reformer entièrement le groupe Atoll de l’époque. On a connu une très belle histoire. Je ne voudrais pas un retour pathétique : je garde une vision très élitiste de ce qu’on a fait. Il faudrait faire quelque chose de différent : on parlait encore récemment de s’entourer d’un orchestre symphonique, par exemple. »
Pourquoi vous êtes-vous  séparés à l’époque, d’ailleurs?
Alain Gozzo : « Sans qu’il y ait de tension particulière dans le groupe, après dix ans à tourner, répéter ou enregistrer jour et nuit ensemble, une certaine lassitude s’était installée. On connait tous des groupes mythiques qui d’une certaine façon, n’ont pas su s’arrêter à temps.  On y a peut-être réussi. Aucun regret ! »
Chris Beya : « Et puis, à la fin des années 1980, les choses commençaient à changer. Nous faisions des morceaux très longs de 5 à 8 minutes. Tout à coup il fallait des formats « radio », de 3’50 minutes maximum… »
Jean-Luc Thillot : « Et puis on avait la trentaine. Pour ma part, j’étais jeune marié, j’allais avoir un enfant. »


Pensez-vous aujourd’hui qu’il était plus simple d’être musicien à l’époque ?


Chris Beya : « D’un côté oui, parce que les maisons de disques nous laissaient une chance. On pouvait signer des contrats sur trois ans.  Elles payaient les enregistrements, etc. Mais de l’autre, il n’y avait pas de statut d’intermittent du spectacle, par exemple. »


Alain Gozzo : « Aujourd’hui, les jeunes ont accès à une montagne de musiques et de techniques. C’est presque trop. Il ne faut pas brûler les étapes et reprendre les bases : le rythm’n blues, le rock. C’est un message important à faire passer. Chris est professeur au conservatoire de Maizières-Lès-Metz, je suis partenaire de la Music Academy International de Nancy, Jean-Luc donne des conseils à des groupes amateurs. Transmettre son savoir et sa passion, c’est-ce qu’il y a de plus beau pour un musicien. »

Alain Gozzo : « On a connu une très belle histoire. Je ne voudrais pas un retour pathétique »


Propos recueillis par Ma.K.